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Les nouvelles restrictions pour les locations Airbnb à Athènes

by Grece.IMMO sur 26/11/2024
Les nouvelles restrictions pour les locations Airbnb à Athènes
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Dès le 1er janvier 2025, une réglementation inédite entrera en vigueur à Athènes. Les propriétaires de la capitale ne pourront plus proposer à la location que trois propriétés via des plateformes de type Airbnb. Cette règle s’appliquera uniquement aux trois premiers départements municipaux de la capitale grecque, qui englobent des quartiers emblématiques comme Plaka, Thisseio et l’Acropole.

L’objectif principal de cette mesure est de freiner la prolifération des locations de courte durée dans les zones prisées par les touristes. Le gouvernement espère ainsi soulager la pénurie de logements qui frappe les habitants de la capitale, particulièrement dans le centre historique.

Un registre électronique au cœur du contrôle

Pour garantir le respect de cette nouvelle règle, l’État grec impose l’enregistrement obligatoire des biens concernés dans un registre électronique dédié, géré par l’autorité fiscale grecque (AADE). Les logements qui ne figurent pas sur ce registre ne pourront pas être exploités légalement via les plateformes internationales.

Ce dispositif, mis en place depuis plusieurs années, permet non seulement de contrôler les locations, mais aussi d’assurer une taxation équitable des revenus générés par ce secteur en pleine croissance. Selon Alexis Patelis, conseiller économique du Premier ministre, plus de 100 000 propriétés sont déjà enregistrées dans ce système, dont 40 000 ajoutées au cours des quatre dernières années.

Un impact limité dans le temps

Cependant, cette mesure reste temporaire. Elle prendra fin le 31 décembre 2025, à moins que le gouvernement décide de prolonger sa durée. Ce choix de limitation à un an s’explique en partie par l’objectif de tester l’efficacité de cette réglementation face aux défis du marché immobilier.

La restriction touche principalement des appartements de petite et moyenne taille situés dans des immeubles résidentiels. Ces logements, très prisés des touristes, ont contribué à une hausse des prix et à une raréfaction des biens accessibles aux habitants permanents.

Une réponse à la crise du logement à Athènes

La popularité croissante des locations Airbnb dans le centre d’Athènes est régulièrement pointée du doigt. Ces dernières années, la demande touristique a transformé des quartiers entiers en zones quasi exclusivement dédiées aux visiteurs. Plaka et Thisseio, autrefois des bastions de vie locale, sont désormais saturés de logements de courte durée, ce qui a considérablement réduit les options de logement pour les résidents.

Voir aussi : Immobilier en Grèce, un aimant pour les investissements directs étrangers (IDE)

Cette situation reflète un problème plus large en Europe. D’autres grandes villes comme Paris, Amsterdam ou Barcelone ont également instauré des réglementations strictes pour contenir les effets négatifs de la location touristique sur leur marché immobilier local.

Vers un équilibre entre tourisme et vie locale

La Grèce, où le tourisme représente une part essentielle de l’économie, cherche à préserver cet équilibre délicat. Les autorités affirment que cette restriction vise avant tout à protéger le tissu social et urbain d’Athènes sans nuire excessivement à l’industrie touristique.

Cependant, les propriétaires, notamment ceux possédant plusieurs biens, risquent de voir leur rentabilité diminuer. Certains critiquent déjà cette décision, la qualifiant de trop interventionniste.

Une évolution nécessaire ou une entrave économique

La limitation des locations Airbnb à Athènes illustre un dilemme croissant pour les grandes métropoles : comment tirer profit du tourisme sans sacrifier la qualité de vie des habitants ? Bien que cette mesure semble prometteuse, son impact réel sur le logement et l’économie locale sera scruté de près.

Pour les propriétaires et les investisseurs, cette restriction pourrait représenter un tournant, incitant certains à se tourner vers d’autres modèles de location ou vers des quartiers moins réglementés. Quant aux habitants, ils espèrent retrouver un accès plus équitable au logement dans une ville où les loyers continuent de grimper.

Un marché immobilier sous tension à Athènes

La décision de limiter les locations de courte durée dans les quartiers touristiques d’Athènes n’est pas arrivée par hasard. Elle intervient dans un contexte où le marché immobilier grec connaît des bouleversements majeurs. La montée en flèche des prix des loyers et la raréfaction des logements disponibles ont rendu la vie difficile pour de nombreux résidents locaux.

Les chiffres sont parlants : entre 2018 et 2023, les loyers à Athènes ont augmenté de près de 35 %. Dans les zones les plus touchées par l’afflux de touristes, comme Plaka et Thisseio, les habitants ont souvent quitté leur quartier faute de pouvoir suivre cette inflation. Cette pression sur le marché locatif s’explique en partie par la multiplication des locations Airbnb. Il faut reconnaitre qu’elles offrent des rendements bien supérieurs à ceux des baux classiques.

Une stratégie pour endiguer la fuite des résidents

La restriction sur le nombre de propriétés Airbnb pourrait ainsi permettre de freiner l’exode des résidents des quartiers centraux. En réduisant l’offre de locations de courte durée, le gouvernement espère un renversement. Par exemple, que davantage de logements réintégreront le marché locatif traditionnel. Cette réaffectation pourrait, à terme, contribuer à stabiliser les prix des loyers et à rendre certains quartiers à nouveau accessibles aux classes moyennes.

Cependant, cette mesure soulève des interrogations. Certains experts craignent que les propriétaires, plutôt que de louer leurs biens à long terme, les laissent simplement vacants ou les vendent, aggravant ainsi la pénurie de logements.

Une menace pour les investisseurs

Cette régulation pourrait également refroidir les investisseurs étrangers, qui jouent un rôle clé dans le marché immobilier grec. Ces dernières années, Athènes a attiré de nombreux acheteurs internationaux.

Avec cette nouvelle règle, ces investisseurs pourraient détourner leur attention vers d’autres villes ou pays offrant des conditions plus flexibles. La perte de ces investissements pourrait avoir des répercussions sur l’économie locale. Notamment dans le secteur de la construction, qui bénéficie largement de la demande en logements Airbnb.

Des solutions alternatives en vue pour certains quartiers d’Athènes

Pour compenser les effets de cette restriction, le gouvernement pourrait envisager des initiatives complémentaires. Parmi elles, la mise en place de subventions pour encourager les propriétaires à louer leurs biens à long terme. Ou bien encore, le développement de projets de logement social dans les quartiers où la pénurie est la plus forte.

Par ailleurs, certains analystes suggèrent d’adopter des règles différenciées selon les zones géographiques. Par exemple, des quartiers fortement touristiques comme Plaka pourraient se voir appliquer des restrictions strictes. Tandis que d’autres zones moins affectées pourraient bénéficier d’une réglementation plus souple.

Les enseignements d’autres villes européennes

La Grèce peut également s’inspirer des politiques mises en place ailleurs en Europe. À Paris, les locations Airbnb sont limitées à 120 jours par an pour chaque bien. À Barcelone, les autorités ont carrément interdit les nouvelles licences de location touristique dans certains quartiers. Amsterdam, quant à elle, impose une limite de 30 jours par an.

Ces exemples montrent qu’il est possible de concilier tourisme et logement local, à condition de trouver un équilibre adapté aux spécificités de chaque ville.

Une année décisive

En attendant, cette mesure témoigne d’une prise de conscience croissante. En effet, le développement touristique ne peut pas se faire au détriment des habitants. Trouver un équilibre reste un défi complexe, mais nécessaire pour préserver l’âme des villes comme Athènes.

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