Investissements stratégiques en Grèce
by Grece.IMMO sur 16/05/2023
Les investissements sont dits stratégiques quand ils ont pour vocation l’atteinte d’un objectif précis comme l’augmentation du tourisme, la valorisation du patrimoine, etc. Dans cet article, on va aborder le tourisme en Grèce et les investissements stratégiques qui y sont liés. Un problème a été constaté : il y a plus de lits touristiques, mais peu d’habitants en Grèce.
Tourisme en Grèce : plus de lits touristiques que d’habitants
Il est urgent que des investissements stratégiques soient proposés en Grèce. En fait, un problème majeur a été soulevé lors de l’interview de deux professeurs, dont Harris Kokkossis et Yannis Spilanis, au sujet de la Grèce. Le problème, c’est que les lits touristiques sont trois ou quatre fois plus nombreux comparés aux nombres de résidents permanents. Le problème ne touche pas que les îles célèbres comme Mykonos ou encore Santorin. Cet écart est également constaté dans les petites îles et les Cyclades.
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D’après les données recueillies auprès de l’ITEP, de la Chambre hellénique de l’hôtellerie, de la Confédération des entrepreneurs de l’hébergement touristique en Grèce et des campings, le nombre de lits disponibles est trois fois supérieur aux résidents permanents. Cela a été constaté à Mykonos, Santorin, Folegandros et Antiparos. À Skiathos, Serifos, Sifnos, Amorgos, Thassos et Sikinos, il y a deux lits par habitant.
Si les lits touristiques n’arrêtent pas d’augmenter dans de nombreuses zones en Grèce, on constate quand même une diminution considérable notamment dans l’Égée Nord. Bien qu’il y ait des efforts déployés pour développer le tourisme dans cette partie de la Grèce, l’Égée Nord n’arrive pas à suivre comme l’a indiqué Harris Kokkossis, professeur émérite d’aménagement du territoire à l’Université de Thessalie.
Les conséquences du surtourisme en Grèce
Le nombre de lits touristiques montre qu’il y a un surtourisme en Grèce. Yannis Spilanis, professeur et directeur de l’Observatoire du tourisme durable de la mer Égée, a soulevé deux problèmes majeurs du surtourisme. Le premier est la capacité de charge. Est-ce que les ressources naturelles sont suffisantes pour accueillir un nombre important de touristes ? Le deuxième concerne les résidents permanents. Comment vivent-ils ce surtourisme ? Il faut noter que la plupart des îles très touristiques en Grèce ont vu leur population diminuer.
Cela conduit à la dévalorisation des îles et de la zone côtière. D’ailleurs, de nombreux complexes de luxe ont été déclassés à cause du surtourisme et de ses conséquences. Les investissements stratégiques sont nécessaires, voire même urgents en Grèce vu ces constats. Yannis Spilanis a ajouté que malgré les tentatives d’encouragement pour l’investissement touristique dans des zones moins saturées, les investisseurs se ruent toujours vers les îles chargées. La solution est d’arrêter les subventions dédiées aux investissements touristiques vers les îles saturées. En contrepartie, il faut soutenir la modernisation des vieilles installations hôtelières.
Investissements stratégiques en Grèce : investir dans l’authenticité et non dans le luxe
De nombreux investissements stratégiques ont été approuvés en Grèce. D’autres sont en cours d’étude comme le projet de construction d’un complexe de 83 résidences touristiques à Santorin par exemple. Yannis Spilanis attire quand même l’attention sur le tourisme à forte valeur ajoutée. Il suggère un changement d’approche. Au lieu de construire d’énormes hôtels et résidences de luxe, il propose la valorisation de l’authenticité, la promotion des lieux, du paysage, de la nature, etc.
Harris Kokkossis rejoint son idée en indiquant qu’à cause du surtourisme et des investissements orientés vers le luxe, certains endroits en Grèce commencent à perdre leur identité. Les deux professeurs proposent l’ouverture d’un débat au sujet du surtourisme et de la valorisation des îles en Grèce, mais comme l’a indiqué Harris Kokkossis, il faut l’intervention de l’État pour qu’un tel débat puisse avoir lieu.
L’État doit faire le premier pas en interdisant la construction sur plan dans les îles ou encore en arrêtant de taxer les pâturages et les terres agricoles en tant que terrains constructibles par exemple. Grâce à cela, les résidents permanents ne seront pas intéressés par la vente de leurs biens. Les investisseurs, quant à eux, seront plus favorables aux idées d’investissements stratégiques pertinents.
