Les investisseurs étrangers dopent la flambée de l’immobilier grec en 2025
by Grece.IMMO sur 13/05/2025
En 2025, la Grèce explose les compteurs et les investisseurs étrangers affluent. Les prix de l’immobilier grimpent à deux chiffres dans plusieurs régions. Athènes, Thessalonique, mais surtout les îles — comme Mykonos ou Kéa — deviennent des terrains de jeu pour les investisseurs étrangers. Ils ne fuient pas, ils affluent. Leur appétit transforme le marché.
Selon les dernières données de la Banque de Grèce, les investissements étrangers dans la pierre ont bondi de 35 % au premier trimestre 2025. Un record depuis plus d’une décennie.
Le grand retour des visas dorés
Le gouvernement grec a relancé le programme de « golden visa » avec quelques ajustements post-Covid. Il attire à nouveau les acheteurs chinois, les Libanais, mais aussi des Européens du Nord. Pour un minimum de 400 000 euros d’investissement, ils obtiennent résidence et accès à l’espace Schengen.
Voir aussi : Les erreurs fréquentes à éviter lorsqu’on postule au Golden Visa grec
Ce visa agit comme un levier. Il ne concerne pas que les ultra riches. De plus en plus de familles fortunées, de télétravailleurs et de retraités en quête de soleil et de stabilité fiscale y trouvent leur compte.
Un paradis fiscal pour les investisseurs étrangers en devenir
La Grèce séduit aussi pour ses conditions fiscales. Le régime des non-résidents reste avantageux : impôt forfaitaire pour les retraités étrangers, exonérations temporaires pour les nouveaux résidents fiscaux, et absence d’ISF. Athènes joue la carte de la stabilité politique et économique, ce qui tranche avec l’instabilité de certains pays voisins.
En parallèle, les banques grecques ont assaini leurs bilans. Elles financent mieux et plus vite. Cela rassure les investisseurs.
Les conséquences locales immédiates
Mais tout cela a un revers. Dans le centre d’Athènes, les loyers ont augmenté de 28 % en deux ans. Les Grecs aux revenus modestes se font éjecter. La gentrification s’accélère. Les plateformes de location courte durée prolifèrent. Certains quartiers deviennent inaccessibles pour les habitants historiques.
Le gouvernement tente d’encadrer les abus. Un projet de plafonnement des loyers est à l’étude. Mais pour l’instant, le marché échappe largement au contrôle public.
Ces régions transformées en hubs touristico-résidentiels
Des coins autrefois oubliés deviennent des cibles de niche. En outre, des investisseurs allemands rénovent des villages entiers dans le Péloponnèse. Des groupes d’Américains rachètent des hôtels en Crète pour les convertir en résidences de luxe. Les fonds israéliens misent sur le bord de mer près de Kavala.
La Grèce devient une mosaïque d’enclaves internationales. Le mot-clé n’est plus « maison secondaire », mais « rendement locatif ».
Comment aborder le prochain semestre pour les investisseurs étrangers
La tendance pourrait se renforcer avec les élections européennes de juin. Une montée de l’instabilité fiscale en Europe de l’Ouest pourrait provoquer un second afflux de capitaux vers la Grèce. D’autant que l’euro reste faible face au dollar.
Un autre levier pourrait venir des crypto-monnaies. Certains investisseurs étrangers convertissent leurs gains numériques en actifs tangibles. Et ils choisissent la Grèce, où les transferts en cryptos sont de plus en plus acceptés dans les transactions immobilières.
Une bulle à l’horizon
Cette euphorie n’est pas sans risque. Certains analystes parlent déjà de micro-bulles. Le marché semble encore sain, mais la dépendance aux capitaux étrangers le rend vulnérable. Si les conditions d’entrée pour les investisseurs étrangers changent brusquement, le château de cartes pourrait vaciller.
La Banque de Grèce appelle à la prudence. Mais le gouvernement, lui, profite pleinement de cette manne. Pour l’instant.
