Les banques grecques s’apprêtent à vendre 300 000 propriétés aux enchères

Le chiffre annoncé est astronomique. Pas moins de 300 000 propriétés immobilières, en Grèce, seront prochainement vendues aux enchères par des banques privées. Cette annonce n’est en rien encourageante car elle implique que les banques en question se sont appropriées autant de biens immobiliers avec l’intention de les revendre. Une manœuvre financière et immobilière qui, en plus d’être douteuse – bien que légale – aura des conséquences graves pour tout le pays.
Les banques grecques, riches d’un immense patrimoine immobilier sur tout le territoire
Les banques, que ce soit en Grèce ou ailleurs dans le monde, ne sont pas uniquement chargées d’entretenir l’épargne de leurs adhérents. Les banques d’affaires et les banques de dépôt, en effet, ne sont pas tenues aux mêmes attributions.
Aussi, parmi les banques grecques aujourd’hui prêtes à mettre leurs biens immobiliers aux enchères, toutes sont des banques d’affaires. Cet accaparement du bien immobilier qui est aujourd’hui leur propriété ne s’est évidemment pas fait en un jour. 250 000 à 300 000 biens immobiliers sont aujourd’hui sujets aux enchères après avoir s’être accumulés durant la dernière décennie.
Il n’en demeure pas moins que, même si l’on prend en compte le fait que toutes ses propriétés ont été captées par des banques privées en dix ans à peine, leur nombre est trop excessif pour se vouloir anodin. Il convient dès lors de s’intéresser au phénomène ayant permis cette captation de biens immobiliers par les banques grecques.
Comment les banques grecques se sont appropriées autant de biens immobiliers ?
Ces biens immobiliers, alors, recouvrent aussi bien des commerces ayant fait faillite que des habitations domestiques accaparées par les banques. La Grèce, avant la crise économique de 2008, bénéficiait sur son territoire d’une très large majorité de propriétaires. Ceux-ci cependant, suite à la crise de 2008, auront été contraints pour beaucoup de mettre une hypothèque bancaire sur leur demeure pour subvenir à leurs besoins.
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Le même phénomène avait alors été observé aux États-Unis. Les ménages ne pouvant rembourser leur hypothèque – ceux-ci étant alors très nombreux en période de crise – devaient alors céder leur habitation aux banques. Grâce à des prêts souvent douteux, celles-ci étaient alors parvenues à s’accaparer de nombreux biens immobiliers mettant à la rue des milliers de propriétaires.
Le même phénomène s’est pratiqué en Grèce, plus insidieusement toutefois, sans trop que les médias ne le remarquent. Et en dix ans à peine, les banques grecques, profitant de la crise de 2008 et de ses conséquences, étaient parvenues à obtenir près de 300 000 propriétés dans le pays.
Les conséquences de la crise financière font le bonheur des banques grecques
Ce phénomène de captation, contraignant de nombreux propriétaires à devoir quitter leur logement pour devenir locataires, se veut un symptôme d’une précarité certaine qui n’en finit pas de frapper la Grèce. Les ménages les plus pauvres sont sans cesse plus accablés par la dette tandis que les plus riches s’enrichissent davantage à leurs dépens.
En effet, suite aux enchères qui auront lieu, de nombreuses grandes fortunes pourront obtenir toutes les propriétés détenues par les banques à vil prix et faire ainsi augmenter le prix de l’immobilier dans tout le pays. Déjà, les plus riches fortunes ainsi que des acheteurs étrangers se montrent intéressés par la manne immobilière qui se prête à eux.