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Une explosion inédite des loyers frappe l’Attique depuis 2018

by Grece.IMMO sur 09/12/2025
Une explosion inédite des loyers frappe l’Attique depuis 2018
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Les habitants de l’Attique vivent une crise sans précédent. Les prix des locations ont connu une augmentation de 35% depuis 2020 dans cette région qui englobe Athènes et sa périphérie. Cette flambée transforme le quotidien de millions de Grecs qui consacrent désormais plus de 34% de leur revenu au logement, le pourcentage le plus élevé de l’Union européenne.

La capitale grecque connaît une pression immobilière particulièrement forte. Le taux de location moyen dans la municipalité d’Athènes atteint environ 9,3 euros par mètre carré. Les quartiers huppés comme Kolonaki et Lykavittos affichent des prix bien supérieurs, tandis que les zones périphériques restent légèrement plus abordables sans pour autant échapper à la hausse généralisée.

Le Pirée bat tous les records

Le Pirée et sa banlieue enregistrent les augmentations les plus spectaculaires, avec certains quartiers affichant des hausses de 36% en un an. Le centre du Pirée, Drapetsona et Anfusa figurent parmi les zones les plus touchées par cette escalade des prix. Cette tendance s’explique notamment par le développement des infrastructures et l’arrivée du métro dans certains quartiers.

Les banlieues sud d’Athènes demeurent les plus onéreuses. Vouliagmeni, Voula et Glyfada attirent une clientèle fortunée, tant grecque que étrangère. Le projet de réaménagement de l’ancien aéroport d’Hellinikon a considérablement revalorisé toute la Riviera athénienne, créant une spirale haussière qui pousse les prix toujours plus haut.

Des mesures gouvernementales contestées

Le gouvernement multiplie les initiatives pour calmer la grogne sociale. Il a instauré des avantages fiscaux pour les propriétaires qui passent de la location courte durée à la location longue durée. La taxe journalière sur les locations de courte durée passera de 1,5 à 8 euros pour la période d’avril à octobre.

Ces actions restent insuffisantes aux yeux de nombreux habitants. Des manifestations rassemblent régulièrement des centaines de personnes dans les rues d’Athènes, réclamant le droit à un loyer abordable. Les syndicats et les associations de défense des locataires dénoncent une situation devenue intenable.

Une bulle prête à éclater dans l’Attique

Les experts tirent la sonnette d’alarme. La Commission européenne avertit que les coûts du logement en Grèce sont 20% plus élevés que le niveau justifié par les indicateurs économiques fondamentaux. Cette surchauffe du marché soulève des inquiétudes légitimes sur la soutenabilité de la situation.

Depuis 2018, les prix des logements ont augmenté de plus de 60%, et les loyers de 45%, avec des pics atteignant 100% en Attique. Ces chiffres vertigineux dépassent largement la croissance économique et l’évolution des salaires, créant un déséquilibre dangereux.

Certains analystes anticipent un ralentissement. Des signes de stabilisation apparaissent progressivement dans différentes régions, mais le niveau des prix restera probablement élevé. La demande intérieure et étrangère, combinée à une offre limitée et à des rythmes de construction lents, maintient la pression sur le marché.

Une génération sacrifiée

Les jeunes Grecs payent le prix fort de cette crise. Les étudiants et les jeunes actifs peinent à trouver un logement décent à un prix abordable. Beaucoup doivent renoncer à leur indépendance et continuer à vivre chez leurs parents bien au-delà de l’âge habituel.

La colocation devient la norme plutôt que l’exception. Les appartements sont suroccupés, avec plusieurs personnes se partageant de petits espaces pour réduire les coûts. Cette situation génère frustration et sentiment d’injustice chez une génération déjà fragilisée par le chômage et la précarité.

Les quartiers populaires victimes de gentrification

La gentrification gagne du terrain dans Athènes. Des quartiers autrefois populaires comme Exarchia ou Koukaki se transforment rapidement. Les anciens résidents, incapables de suivre la hausse des loyers, sont contraints de partir. Ils cèdent la place à des touristes et à une nouvelle classe plus aisée.

Cette mutation sociale détruit le tissu communautaire de nombreux quartiers. Les commerces de proximité ferment, remplacés par des boutiques de souvenirs et des restaurants touristiques. L’identité locale se dilue au profit d’une uniformisation qui plaît aux visiteurs mais désole les habitants de longue date.

Des perspectives incertaines

L’avenir du marché immobilier athénien reste flou. Les programmes gouvernementaux comme « Logement social » et « Ma maison 2 » tentent d’apporter des solutions, mais leur impact se fera sentir progressivement. La construction de nouveaux logements peine à démarrer après une décennie de récession qui a paralysé le secteur.

Les investissements nécessaires sont colossaux. La Banque Nationale de Grèce estime qu’environ 45 milliards d’euros d’investissements résidentiels supplémentaires seront nécessaires d’ici 2030 pour maintenir l’équilibre entre offre et demande. Un défi considérable pour un pays encore marqué par les cicatrices de la crise financière.

Voir aussi: La Grèce cache encore un parc immobilier secret accessible aux investisseurs européens

La crise du logement en Attique reflète les contradictions d’un modèle économique axé sur le tourisme et les investissements étrangers. Les autorités tentent de trouver un équilibre entre attractivité économique et justice sociale, un exercice d’équilibriste qui déterminera l’avenir de millions de Grecs.

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